Visite de la centrale nucléaire de Belleville

Le nucléaire civil est un sujet passionnant, et refuser une occasion de visiter une centrale nucléaire (CNPE pour les intimes) n’est pas une bonne idée, d’autant plus quand il s’agit de pouvoir voir l’intérieur du bâtiment réacteur !

Cette occasion tomba quand une connaissance m’a proposé de profiter de l’arrêt d’un des réacteurs de la centrale de Belleville, un matin du 9 juin.
La plupart des autres personnes y allant étant de Paris, et la centrale étant placé à proximité de l’aérodrome de Cosne-sur-Loire, j’ai proposé d’y aller en avion.

Bâtiments réacteur centrale Belleville
Bâtiments réacteur centrale Belleville

Je vous avais parlé de me faire relâcher à Toussus-le-Noble par ici, et bien c’était en préparation de ce vol !

Le F-GGXG, DR480 utilisé pour la route

Le matin du jour J arrivé, à Toussus, je prépare l’avion à 6h pour un départ à 7h après les vérifications essence, puis pré-vol faite.

Le trajet prévu était de faire un départ depuis Toussus, survoler le terrain d’Etampes, survoler le point GIPEX pour finir à Cosne-sur-Loire via un survol de la centrale de Belleville à 4200ft pour survoler son espace aérien interdit, la P20.

Le plan de vol déposé, avec survol de la P20

Mais la centrale de Belleville n’était pas la seule centrale survolée, puisqu’à proximité du point GIPEX se trouve la centrale de Dampierre, que nous avons pu voir aussi d’assez proche et moins haut que la centrale de Belleville, à 3500ft.

En moins de 5min après le survol de Dampierre, c’est le CNPE de Belleville que l’on survole, à 4500ft.

L’arrivée sur Cosne se fait par un survol de la Loire, suivi d’un tour de piste assez classique. La descente est un peu plus forte qu’habituellement, de l’ordre de -1500ft/min grand maximum, mais pas de problèmes de confort particuliers en sachant qu’il faut seulement perdre 2500ft en 2min environ.

Arrivée à Cosne-sur-Loire
le F-GGXG sur Aérodrome de Cosne-sur-Loire en face de Loire Aviation

Une fois arrivé à Cosne, une personne est venue nous chercher pour nous emmener à la centrale. Un trajet qui se fait en 20min.

La visite de la centrale commence à 9h. Les photos etant interdites, je n’ai que les photos prises par la guide à partager.

La visite commence évidement avec les explications du fonctionnement d’un réacteur nucléaire. Les réacteurs français étant tous des REP (Réacteur à Eau Préssurisé), c’est ce modèle qui est décrit avec ses 3 circuits isolés les uns des autres excepté thermiquement.

Explication du fonctionnement d’une centrale nucléaire

Visiter une centrale, surtout dans la partie contaminée se fait après un changement de tenue. Une combinaison est à porter, ainsi qu’un dosimètre qui sera porté pendant toute la visite à proximité du coeur, et qui sonnera en cas de dépassement de limite de dose reçue pré-enregistrée dans l’appareil lors de l’entrée en zone contaminée. Cette limite est d’ailleurs assez faible pour les visiteurs : 0.3µS (micro sievert), l’équivalent de manger environ 30 bananes.

Une fois dans le bâtiment réacteur (en arrêt pour rappel), il est possible de rentrer dans la salle où se trouve la cuve. C’est dans celle-ci que se trouve les grappes de combustible en periode de fonctionnement.

Cuve du réacteur et ses grappes

L’eau que l’on voit sur la photo n’y est pas pendant le fonctionnement. Mais pendant l’arrêt, on vient remplir la piscine du réacteur pour pouvoir ouvrir la cuve, puis attraper les grappes de combustible, pour les mettre à un emplacement dédié, a gauche sur la photo. La vue a été prise depuis l’infrastructure se trouvant au dessus d’un des 4 générateurs de vapeur de la centrale, qui fait le lien thermique entre le circuit primaire circulant dans la cuve, et le circuit secondaire qui va mettre en mouvement la turbine produisant de l’électricité.

Après le bâtiment réacteur, petite occasion de regarder les tours aéroréfrigérantes de plus prêt. Pas de visite à l’intérieur, mais on entend le déluge d’eau tomber de loin et qui provient du troisième circuit qui refroidit le circuit secondaire.
Pas de visite de la salle de contrôle en revanche, ni du simulateur. La salle des machines était en revanche au rendez-vous. Elle contient 3 turbines basse pression précédées par une turbine haute pression qui vont faire tourner un arbre par la pression du circuit secondaire jusqu’à un gigantesque alternateur. Un bâtiment immense pour ne faire au final, sortir qu’une malheureuse ligne à haute tension. Mais de 1300MW tout de même !

La petite photo de groupe dans la salle des machines. On peut voir une partie (cylindrique) de la turbine basse pression en bas a gauche

Après la visite, le réconfort, avec un déjeuner à proximité de la centrale :

Puis, c’est le triste retour à Paris, avec néanmoins un autre angle de vue aérienne de la centrale en longeant la Loire, sans bien évidement rentrer dans la zone interdite de la centrale.

Merci à l’organisation de la centrale nucléaire de Belleville pour avoir organisé cette belle visite, et merci aussi à mes passagers avec qui j’ai passés aussi un bon moment.

C’est aussi la première fois que je fais un VLOG complet. Première vidéo veut aussi dire que le montage n’est pas parfait, mais j’espère que cette version longue de 18min vous plaira.